"La majorité des troubles sexuels sont des défauts d'apprentissages"
Pour le Dr Philippe Brenot, psychiatre et sexologue, l'arrivée du Viagra et la réhabilitation du plaisir féminin ont radicalement transformé la vie de couple. Non sans créer de problèmes.
Il existe aujourd'hui un décalage tragique entre la représentation d'une sexualité décomplexée, avec une exigence de performance (l'orgasme comme injonction), inspirée du web porno, mais aussi véhiculée par une certaine presse et une forme de misère sexuelle qui ne se dévoile pas.
Beaucoup d'études récentes montrent que vivre une sexualité épanouie est essentiel pour être en bonne santé. Les gens qui ont une sexualité régulière en couple connaissent une longévité plus importante que des personnes célibataires à la vie sexuelle plus irrégulière (Selon une étude de l'Insee, entre 40 et 50 ans, le taux de mortalité est deux à trois fois plus élevé chez les célibataires)
Une recherche a démontré que les hommes qui avaient des éjaculations régulières réduisaient les risques de cancer de la prostate.
Dans l'ensemble la sexualité exerce une infuence très positive sur l'humeur , la sociabilité, la confiance en soi et apporte un équilibre pour le système cardio-vasculaire.
Il faut comprendre qu'avec la sexualité, on se situe entre le social, le psychologique et l'organique. Une sexualité régulière et jouissive contribue pleinement à l'équilibre personnel.
La sexualité n'est pas naturellement réalisable, elle est et doit être totalement apprise.
Si la reproduction est innée, la sexualité se construit par l'apprentissage. La sexualité est un apprentissage de soi qui fait appel au désir sexuel.
Par exemple, si je commence ma vie sexuelle avec de l'émotion, de l'anxiété ou de la peur, celles-ci risquent de rester présentes pendant longtemps. On peut donc dire que la majorité des troubles sexuels à l'âge adulte sont des défauts de l'apprentissage.
Le désir sexuel est un sujet complexe qui touche à la fois l'intimité et le bien-être en interdépendance des facteurs physiologiques (cérébraux et hormonaux) et culturels: livres, magazines et aussi instruction sexuelle, croyances religieuses et expériences.
Et même si internet surinforme sur la sexualité, être surinformé de signifie pas être bien informé. Les effets négatifs de l'exposition à du matériel pornographique (en particulier sur internet) entretiennent en effet l'idée d'une sexualité centrée sur la performance et laissant peu de place à l'humanité profonde de la relation intime. Le corps y est transformé en objet sexuel, la disponibilité sexuelle implicite et jamais négociable, la violence souvent banalisée et des pratiques inhabituelles voire extrêmes présentées comme faisant partie de la sexualité de base du couple.
Nous pouvons donc considérer aujourd'hui qu'une sexualité est saine dès lors qu'elle est dans le respect de soi et de l'autre.
La sexualité n'est pas seulement les activités et le plaisir qui dépendent du fonctionnement de l'appareil génital, mais toute une série d'excitations et d'activités conscientes et inconscientes présentes dès l'enfance, qui procurent un plaisir irreductible à l'assouvissement d'un besoin physiologique fondamental et qui se retrouvent à titre de composantes dans la forme dite normale de "l'amour sexuel".
La relation sexuelle est toujours empreinte d'un niveau émotionnel élevé en raison des attentes de chacun des partenaires: le plaisir de l'un et de l'autre, de l'un pour l'autre.
La sexualité fait partie des apprentissages de la vie, conditionnés par notre environnement familial, social, culturel et aussi par notre curiosité.
L'hypnose peut apporter des solutions dans certains troubles de la sexualité comme la baisse de la libido, problèmes d'érection, manque de désir, éjaculation précoce ...
L'hypnose peut agir sur tout ce qui touche au domaine psychologique, émotionnel et parfois même physique.
L'hypnose n'est pas un substitut aux traitements médicaux ni aux soins psychologiques et psychiatriques.